mardi 18 août 2009

Bitru gère son budget.

Une fois ses valises posées, son loyer payé et l'accent canadien par lui moqué, le temps est venu pour ce bon vieux Bitru de se refaire une santé.
Fort de ses habitudes, et bien décidé à défendre l'art de vivre à la française envers et contre tout, Bitru s'attelle à la préparation d'un bon repas bien Français, tel que cette bonne vieille Maïté n'aurait pas à en rougir (toute rougeaude qu'elle soit).
Malheureusement, la chance ne sourit pas à ce pauvre Bitru: visiblement, la densité de boulangerie au kilomètre carré (unité typiquement bitruique pour calculer le degré de vivabilité d'une ville) n'excède guère 3 ou 4 unités. Néanmoins, une fois la concurrence évaluée (Bitru n'est pas un touriste comme un autre, lui, il ne se fait pas avoir, non mais!), il fait son choix et se décide pour une baguette parisienne.
Seulement voilà, en plus de n'avoir de parisienne ni la provenance, ni le gout, la scélérate baguette déleste ce pauvre Bitru de deux précieux dollars!
Mais puisqu'il faut bien vivre, notre patriote compère se dirige vers la gargote la plus proche, ou il commande un poulet chasseur, arrosé de l'indispensable bouteille de Bordeaux. Calice! Impudent! Voleur! En France, ça ne se passerait pas comme ça! Ténardier! 50 dollars pour un vulgaire casse croute! Rouge de colère et de pricrate, ce bon vieux Bitru allonge néanmoins la somme due, jurant, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. S'ensuit une gerbée de jurons vulgaires que nous ne reproduirons pas ici, mais dont le lecteur averti et pervers se fera facilement une idée.
Bref. Ne nous écartons pas et revenons à ce rude Bitru. Tout ébaudi par ces émotions, ce dernier a déja pétuné la cartouche qu'il a acheté en Duty Free a l'aéroport (le Bitru est futé, et paye déja assez d'impôts comme ça). Il se dirige séant vers la "Tabagie" la plus proche, afin de faire l'acquisition du traditionnel et Bitruesque paquet de gauloises brunes (sans filtres, car le Bitru en a marre d'être infantilisé par l'état, et de toute façon, ca sera toujours ça de retraites en moins à payer pour les mioches). Quoi? 8 dollars? Pour un paquet de clopes? Est ce que vous savez, monsieur le burelier, que chez nous, en France, des somaliens sous alimentés vous vendent les mêmes à deux euros aux puces de clignancourt? OUI JE SAIS, ON N'EST PAS EN FRANCE, ÂNE!!! (Non, il a pas dit ça, mais c'était vraiment trop vulgaire)

Bref, je met fin à ce délire qui, comme mon perspicace et subtil lecteur l'aura deviné, n'a jamais existé que dans mon cerveau malade. Quelle maxime, quel enseignement le lecteur toujours en quête de dépassement et de nourriture spirituelle peut il néanmoins tirer de cette fable?
Tout simplement que le maintien de sa bourse dans un état de santé convenable exige de lui qu'il abandonne définitivement l'idée de reproduire dans la belle province son mode de vie germanopratin, fait de triples expressos, de 100s à bout blanc et de martini-blanc-shaken-not-stirred, pour sourire à pleine dentition aux McCroquettes (car le patriote québecois traduit même les menus de McDo!) et au Cheddar "en crotte" (petites boules de fromage sans gout qui font "couic" sous la dent). Pour se consoler de cette morne perspective, l'étudiant parisien pourra néanmoins trouver un secours appréciable dans la très correcte boréale (bière canadienne), au prix plus qu'intéressant.
Partageant néanmoins avec son caricatural compatriote Bitru la légitime envie de ne point se faire empapaouter comme un touriste anglais par le premier commercant venu, l'étudiant parisien a cependant fini par se demander pourquoi le volume de ses notes de restaurant (comprendre "le prix de ses menus McDo") et le prix de ses menus achats gonflait quasi systématiquement lors du passage en caisse. Et paf pastèque! Le Français moyen qui sommeille en lui finit par tilter: ce sont les IMPOTS! On nous vole! Mes écus, mon vélo! Désormais mon grand benêt, plus jamais tu n'oublieras d'ajouter les 15% de taxes prédatées par l'Etat sur chaque achat que tu feras, lesquelles taxes ne sont quasiment jamais comprises dans les prix affichés.
Enfin, puisqu'il désire définitivement s'affranchir de l'étiquette "touriste con" qui colle à son front moite (le mercure frolant toujours avec insolence avec les 30°), le Henri, tout radin qu'il est, doit enfin se résoudre à filer avec réticence leurs 10% à 15% de pourboires à chaque taxi ou serveur auquel il aura affaire (ça tombe bien, il est trop radin pour prendre le taxi). Le pourboire est en effet une institution à Montréal, et son destinataire légitime ne manquera pas de tancer vertement un Henri encore peu au fait des us et coutumes de la belle province.

Une fois ces diverses recommandations assimilées, le touriste ouvert au mode de vie local, adaptable, un tant soit peu aimable et forcément enchanté de la gentillesse de la plupart des commerçants se rendra sans doute compte que le cout de la vie reste bien inférieur à celui de Paris, et ira savourer une bonne Poutine (plat québecois qui fera peut être l'objet d'une prochaine note) sur les flancs du Mont Royal (bisou bisou, bisou bisounours!)

2 commentaires:

  1. ta pauvre mère habituée de l'expatriation:
    lecon numéro 1: manger local!!!

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  2. tante super sese a raison, opte plutôt pour un bon steak de caribou brave bitru.
    je t'envoie plein de gros becs, cesse de chiquer la guenille et prends garde aux agaces pissettes

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