lundi 14 septembre 2009

[Propriétaire],

Etant donné que vous n'êtes pas venue au rendez vous que nous avions fixé aujourd'hui à 7h, que notre machine à laver le linge ne fonctionne pas depuis maintenant deux semaines, que notre lave vaisselle fuit toujours sur le parquet et que nous n'arrivons pas à vous joindre, nous allons demain prendre rendez-vous avec un réparateur de machine. Pour le remboursement des frais engagés, nous vous proposons de vous envoyer la facture, ou d'en déduire le montant du loyer du mois d'octobre. Dites nous quelle solution vous conviendrait le mieux. Par ailleurs, je vous signale que j'ai bien reçu l'alèze ainsi que l'édredon du lit de la petite chambre; cependant, il me manque encore les draps.

Cordialement,

Henri.

samedi 12 septembre 2009

Petite annonce.

Pour ceux qui se posent la question, j'ai commencé les cours et j'ai trouvé un appartement! Mais je préfère attendre d'être complètement installé pour vous raconter toutes les petites péripéties qui me sont arrivées à ce sujet, parce que ce n'est sans doute pas fini!

vendredi 11 septembre 2009

Un vélo dans la ville

C'était l'automne. Un automne ou il faisait beau. Une saison qui n'existe que dans le nord de l'Amérique. Là bas, on l'appelle l'été Indien. Je marchais dans une rue, un peu comme celle ci d'ailleurs. Les parfums faisaient frissoner ma narine, le soleil réchauffait ma poitrine. Et je me souviens, je me souviens très bien de ce que je me suis dit ce matin là...

Qu'il serait, convenez en, fort regrettable d'abandonner chaque matin, après dix minutes de marche rapide et virile, une si poétique impression aux portes du métro montréalais, avec sa moite odeur de renfermé et un temps d'attente souvent horripilant (toutes les 7/10 minutes environ).
Répugné par ce contact quotidien avec la plèbe, je cédais donc aux sirènes de l'individualisme et décidais d'investir dans un vélo. Le mollet frémissant, me voilà donc parti pour "SOS vélo" (une association qui retape des vieux vélos pour refiler les bénéfices à des nécessiteux <== bisounours), pour en ressortir vingt minutes plus tard juché sur un vieux biclou des années 70 sur lequel j'avais flashé. Vitesses sur le cadre, potence retournée, roues au diamètre sous dimensionné: le coeur a ses raisons que la sécurité ignore, et les premiers trajets sont de vrais exercices d'équilibrisme! Ma monture vacille à chaque battement de paupière, et me décoche une ruade dès que je lui caresse l'encolure pour changer les vitesses (quoi, pourquoi est ce que le vocabulaire beauf serait réservé à la bagnole?).
Mais il suffit au cycliste d'engager une roue dans une rue carossable pour comprendre qu'il n'a encore rien vu, bien que sa brève expérience de piéton lui ait permis de comprendre un peu mieux le cerveau malade de l'automobiliste montréalais (une quille dans un jeu de bowling doit ressentir a peu près les mêmes émotions qu'un pièton sur un passage, a part que les boules de bowling n'accélèrent pas quand elles sentent qu'elles vont manquer leur cible). Pas étonnant qu'ici, les voitures s'appellent des "chars". Le concept de la voiture automatique a ici été parfaitement intégré. Un point de départ, un point d'arrivée: le conducteur peut enfin se concentrer sur son accelerateur. L'esprit occupé par sa conversation téléphonique et la vue obscurcie par la fumée de cigarette qui envahit sa tourelle de tir, il semble que le conducteur montréalais soit indifférent a tout obstacle de moins d'1 mètre de diamètre qui oserait s'interposer sur sa belle ligne droite et briser l'immuable fixité de son compteur de vitesse bloqué sur la ligne des cinquante. A moins d'entamer une cure d'obésité pour espérer être remarqué, le cycliste est en danger, du moins lorsque ses talents d'esquive sont moins développés que l'aveugle confiance de l'automobiliste dans son système de frein. De plus, ce dernier ne dérogerait pour rien au monde à cette coutume internationalement partagée de l'automobiliste beauf: celle de transformer chaque passage piéton en espace de test de son propre embrayage, en grignotant centimètre par centimètre l'espace qui le sépare du feu ayant eu l'impudence de se présenter sur son chemin, et ce avec forces rugissements de moteur et en feignant d'ignorer piétons et cyclistes qui se situeraient entre son pare buffle et la ligne d'arrêt. Lorsque qu'il a broyé suffisamment de bêtes non motorisées pour grimper d'un niveau dans l'échelle de la plouquerie, le beauf est alors souvent capable de compter au millième de secondes près le temps qui sépare le rouge du vert, pour pouvoir faire bondir son tank au plus léger pâlissement de l'écarlate, emportant avec lui les quelques imprudents qui ne se seraient pas résignés à passer toute leur vie d'un seul côté de la rue.
Parfois, les débris humains des cyclistes novices trouveront dans la vulgarité et les signes obscènes une maigre consolation. Mais (a l'instar d'ailleurs de leurs équivalents belges), les automobilistes québecois développent systématiquement une étrange réaction face à l'insulte du cycliste qu'il vient d'envoyer dans le caniveau parce qu'il "ne l'a pas vu", à savoir un sourire béât, bonhomme et presque bienveillant. A croire qu'un doigt d'honneur est la marque de déférence la plus élevée qui existe dans cette ville.

Vous aurez certainement reconnus dans les quelques lignes qui précèdent mon gout exagéré pour la mythomanie et l'exagération. Malgré mes espoirs déçus quand à la sagesse de la circulation en Amérique du Nord, je suis très content de mon vélo, après un temps de prise en main un peu difficile! Je me suis même arrangé avec le vendeur pour qu'il m'installe des pneus cloutés (et oui, ça aussi, ça n'existe que dans le nord de l'amérique!) dès les premiers frimas!

vendredi 4 septembre 2009

Chez Jean.











Mon passage à l'auberge chez Jean restera sans doute comme un des moments marquants de cette année à Montréal. En effet, cette auberge a indéniablement quelque chose de différent. L'auberge chez Jean, vous l'adorerez, ou vous la détesterez.
Vous adorerez d'y trouver toujours une place de libre, ou vous détesterez de devoir dormir sur un matelas miteux/ des lits bricolés en plein air sur la terrasse/ un combi wolkswagen modifié (non, ça c'est plutôt marrant)/ un hamac.
Vous adorerez de partager un lit avec une jolie demoiselle, vous détesterez de partager la couche d'un suisse saoul comme une barrique.
Vous adorerez les rencontres formidables que vous y ferez, vous détesterez les couples illégitimes se rendant coupable de relations illégitimes à des heures illégitimes, avec forces bruits illégitimes.
Vous adorerez les conversations philosophiques, politiques et éthyliques jusqu'à deux heures du matin, vous détesterez de ne pas pouvoir dormir jusqu'à cette même heure lorsque vous avez cours dès potron minet.

Quelque part, je regrette de ne pas avoir, du fait de mes recherches intenkives de logement, assez profité de ces quinze jours passés à l'auberge chez Jean pour faire plus de rencontres, de sorties... Néanmoins, même si cette auberge ne paye pas de mine et m'a réservé quelques désagréables surprises (punaises de lit, matelas défoncés, télévision qui beugle jusqu'à une heure du matin...), j'y aurais rencontré des gens formidables, qu'ils soient voyageurs en quête de grands paysages, auto stoppeurs (le cas d'une jeune belge charmante et courageuse qui a parcouru seule le québec en stop pendant deux mois, s'arrangeant pour loger et manger chez les gens, le genre de choses qui pour moi n'existait guère que dans les romans d'aventure du XIXeme...), étudiants ou jeunes professionnels venus commencer ou recommencer leur vie dans un pays ou on ne leur demandera pas d'où ils viennent.

jeudi 3 septembre 2009

Ceci n'est pas une fraise tagada

Journée type entre le 20 et le 27 Aout, Henri se regarde dans la glace en se levant le matin, les paupières bleues et le regard vitreux.

Tu sais quoi mon vieux: t'es NUL. Déja 10 jours à Montréal et pas une piaule qui se libère. Pourtant, j'ai réduit mes exigences. Le petit appart pas cher sur le plateau, avec des colocs jeunes et sympas, c'était peut être un peu utopique... Avis aux queers, végétariens, coprophages (http://montreal.en.craigslist.ca/roo/1354424398.html), joueurs de boules et porteurs de sandalettes: je cherche un logement et je suis OUVERT A TOUTES LES POSSIBILITES.
Et puis en plus t'es MOCHE. Déja 10 jours dans cette auberge de jeunesse. C'est à peu près le nombre de piqures de punaises par centimètre de peau. Et va expliquer ça a tous les connards de l'auberge qui se foutent de ma gueule parce que je sors dehors en chemise et pantalon par 32° à l'ombre...
Le mot est dit: t'es CON. Et puis bravo l'idée de dormir en col roulé et chaussettes de chasseur tyrolien. Bonjour la tête de fraise tagada...

mercredi 2 septembre 2009

Pourquoi remettre à demain ce qui peut l'être à après demain?

J'ai malheureusement du mettre ce blog en sommeil afin de me concentrer sur ma recherche de logement, la tentation de la procrastination étant d'autant plus grande que l'exercice en question est déprimant et chronophage...
Me voilà donc avec une mââsse de choses à raconter, et, première semaine de cours oblige, pas tant de temps devant moi que ça!
Plutôt que de vous infliger un long résumé qui serait pour moi aussi pénible à écrire qu'il le serait pour vous à lire, je me suis dit qu'il serait plus amusant de raconter cette semaine en une suite d'anecdotes représentatives de mon humeur du moment!